Nous avons besoin du signe de l’eau versée sur le front du baptisé; du signe du pain rompu pour tous et de la coupe offerte à chacun.
Mais nous avons besoin d’autres signes, plus nombreux, plus fréquents, de signes qui sortent des églises pour aller sur les places, et dans les maisons, et partout où se trouve l’être humain: nous avons besoin de l’imposition des mains, rappel du baptême, signe donc de l’amour de Dieu, de son pardon qui fait grâce, de sa présence et de sa paix; nous avons besoin de croix, qui nous rappellent que cet amour nous a été révélé à son point culminant sur la colline de Golgotha, pour permettre la lumière fulgurante du matin de Pâques; nous avons besoin de bougies, signes de paix et de vie intérieure; nous avons besoin de musiques, d’images, d’architectures qui nous parlent de Dieu; nous avons besoin…
Nous avons besoin de tant d’autres signes encore: l’amour entre les êtres vivants, la vie fraternelle, le pardon mutuel, signes de l’amour (de la vie, du pardon) de Dieu; la solidarité, l’engagement pour la justice, la responsabilité, signes de l’attention de Dieu pour les plus faibles; la joie, l’espérance, la paix, celles de Dieu que nous sommes appelés à vivre.
Nous avons besoin de signes. Mais tous ces signes ne sont que des signes, évidemment! Tout comme le signal routier n’est pas le carrefour qu’il annonce, comme l’alliance à ton doigt n’est pas l’amour que tu éprouves pour ton conjoint, eh bien ni le baptême, ni la communion, ni la croix, ni la musique religieuse, ni la solidarité, ni la joie ni même l’amour ne sont Dieu. Ils ne sont au plus que des reflets de sa présence. Des reflets qu’il nous appartient de rendre les plus fidèles ou les moins ternes possible!
Jean-Jacques Corbaz, novembre 1984
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