L’ombre longue du rocher gris, l’ombre longue,
Comme une fatigue d’un soir sans fin, désespéré, découragé,
L’ombre grise du bref rocher, l’ombre triste que rien ne brise,
Ombre d’automne au soleil tard couché,
Comme un enfant voulant étirer sa soirée.
C’est l’heure blanche
Où le village se fait forêt.
Sur un talus,
Une croix frêle étend ses bras trop maigres,
Secs de vouloir rassembler le monde,
Longs, trop longs de ne pouvoir se refermer.
Sur un talus,
L’ombre longue du bref rocher, l’ombre grise
Que trouble à peine un vent découragé.
Il est tard, je le sais.
Ainsi l’ombre du Christ, courant sans trêve,
L’ombre de l’homme mort fils de Dieu
Ainsi l’ombre du Christ va son voyage, son long voyage,
Cherchant toujours ses frères, appelant à l’amour.
Ainsi je pense au Christ quand sans fin meurt le jour…
Jean-Jacques Corbaz, septembre 1978
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