Le vent dans ses cheveux jouait au vent du large
Et ses cheveux, volant, se croyaient des embruns
Un zeste d’infini, puis un autre, encore un…
Tout ça nous emmenait presque au bord de la marge.
Bien sûr, il était jeune, et sa peau presque blanche
Mais ses yeux vert-de-gris, rivés sur le lointain,
Pensaient pouvoir tenir jusqu’au petit matin
Pour mériter peut-être un galon sur sa manche…
La mer, dans son espoir, se faisait une amie
Et son espoir, volant, apprivoisait la mort
Devenait orphelin, puis, étrange chimie,
Ses muscles trop tendus, sûr d’être le plus fort,
«Bois encore, mon gars!» criait-on dans sa tête
«Tu seras un costaud, un homme, un brave, un vrai!»
Il tombait ivre-mort, bavant comme une bête,
Et dans sa cuite, au fond, le rêve reprenait…
Le vent dans ses cheveux jouait au vent du large
Et ses cheveux, volant, se croyaient des embruns
Un zeste d’infini, puis un autre, encore un…
Tout ça nous emmenait presque au bord de la marge…
Jean-Jacques Corbaz, septembre 1978
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