1.
Dans le port d’Amsterdam, faut un grain de folie
Pour voir d’la poésie dans le regard des filles
Quand c’est du vague-à-l’âme.
Dans le port d’Amsterdam, y a surtout des bateaux,
Y a surtout de la came, des fauchés, des prolos,
Et c’est pas rigolo.
Ils rêvent «liberté», et ne vivent que fuite,
Ils pensent «amitié» mais ce n’est qu’une cuite
Refrain:
Mais toi, Jacques, mon ami, mon poète mon frère,
Pourquoi n’es-tu pas ici, pourquoi dois-tu te taire?
Tu sais, Jacques, mon ami, compagnon de mystère,
Je me sens tout petit, impuissant sur ta terre, ah, ah, ah, mh, mh, mh…
2.
Dans le port d’Amsterdam, je cherche l’aventure
Mais ne trouve qu’un mélodrame à quelques encablures
Des relents de friture.
Dans le portrait du monde, tout nu, sans maquillage,
Je me vois dans ma ronde, inutile et sans âge
Comme un pieux bavardage.
Je veux créer «poème», ne peux que crier «froid»,
Je crois dire «je t’aime», ne pleure qu’«aime-moi»
Refrain
3.
Dans le port d’Amsterdam, je cherche ta tendresse,
Les yeux mouillés de larmes, dans la bêtise épaisse
D’une immense tristesse.
Tu parlais d’une flamme, n’était-ce pas la crainte
Ou l’espoir d’une étreinte, sans envie et sans plainte,
Juste poser les armes?
Nous aimerions «amour», et ne vivons que fesses,
Nous espérons «caresse» et ne savons que labour
Refrain final:
Mais toi, Jacques, mon ami, mon poète mon frère,
Pourquoi n’es-tu pas ici, pourquoi dois-tu te taire?
Tu sais, Jacques, mon ami, compagnon de mystère,
Je me sens tout petit, impuissant sur cette terre,
Mais toi, Jacques, mon ami, tu es moins solitaire,
Car la tombe où l’on t’a mis, c’est le ventre de ta mère,
Tu sais, Jacques, mon ami, dans ton drôle d’enfer,
Je t’invente un paradis, mon Jojo, six pieds sous terre,
Tu n’es pas mort!
Tatatam, talalam, tatatam, tatatim,
Tatatam, talala, tatatim, timtatim,
Tatatam, talalam, tatatam, tatatim,
Tatatam, talala, tatatim, timtatim…
Jean-Jacques Corbaz, mai 1984
Musique:
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