La fine vapeur d’eau qui s’élève de la conduite
En un fragile nuage incertain, bruissant,
Et qui se givre en hésitant,
Et qui balance avant de figer son dessin glacé,
La fine vapeur d’eau me parle de toi.
La route blanche de sel qui hale mon long chemin d’hiver
En un pèlerinage cent fois recommencé,
Toujours à redécouvrir nouveau,
Et qui porte,
Et qui espère,
La route blanche de sel me mène vers toi.
Ma campagne arrondie qui descend sans crainte vers le Léman
En confiantes vagues de vignes, de bourgades,
D’adolescentes bourgades éruptives,
Et qui porte la maison de mon souvenir,
Et qui donne la vie,
Ma campagne arrondie te serre contre moi.
Tu es vapeur, tu es route, tu es campagne,
Jaillissante, vivante et blanche,
Toujours neuve, toujours à découvrir,
Et tu portes la vie,
Et tu te donnes, et tu souris,
Tout toi me parle de foi.
Comme au matin de janvier tu te déposes tendrement,
Heureuse, gémissante et pure,
Tout contre moi, moi contre toi.
Tu es vapeur frêle, route certaine, campagne à moi,
Et je découvre tes merveilles
Tout contre moi.
Je suis à toi.
Jean-Jacques Corbaz, 26 janvier 1976
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