Me vient, superbe, lentement,
Flocons-duvet, plumes ténues,
L’un après l’autre, infiniment.
Mille rideaux se superposent,
Le monde est si vaste alentours,
Les arbres vivants s’ankylosent
Comme on croyait mort mon amour.
Tendresse longtemps retenue
Revient, superbe, infiniment,
C’est si fragile, flamme nue,
Que je n’y pense qu’en tremblant.
Et mon coeur s’ouvre, doucement,
Comme la neige au jour de l’an.
* *
La neige, longtemps revenue,
Lenteur de cygne, duvet blanc,
Presque endormie plane, menue,
Danse muette en mille rangs.
Et ces millions de pas-grand-chose,
Alors que grandissent les jours,
Donnent à mes joues un peu de rose
Quand ils me parlent de retour.
Tendresse longtemps contenue
Aux rêveries d’adolescent
Planera, douce, à ta venue.
Comme la neige, je t’attends!
Et mon coeur souffre, évidemment,
Comme la cloche à son battant
Et mon coeur s’ouvre, en hésitant,
La vie éclot d’un rythme lent,
Ainsi la neige au jour de l’an.
Jean-Jacques Corbaz, janvier 1983
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