La nuit est calme et belle
J’aimerais être calme et beau comme elle
Mais je ne le suis pas.
Le manguier frissonne sous le vent
Et moi je tremble de vous perdre.
Vous les néons si lents à s’allumer
Vous les cellules intimes et sans détours
Et surtout toi la nuit de l’éternel juillet.
La nuit est calme et pleine
J’aimerais être sans regret, sans peine
Mais je ne le suis pas.
Je m’en vais, vous mes amours d’Afrique
Je m’en vais en soupirant
Garderez-vous mon souvenir vivant?
Un monde pour moi va s’ébouler
Saurons-nous un jour le ressusciter?
La nuit est calme et sûre
Elle n’a pour moi presque plus de mystères
J’aimerais être cette ombre douce qui dure
Qui pénètre chaque homme et chaque lumière
Mais je ne dure pas.
Je m’en vais à petits pas.
Je me perds
Dans le calme de la nuit
Pensez souvent à moi.
Jean-Jacques Corbaz, 15 juillet 1975 (à la veille de quitter le Cameroun)
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