Un vol noir de corbeaux noirs sur la plaine grise
Quémande, longue quête, à manger pour passer l’hiver
Le silence de la brume voudrait les envelopper
Cherchant un creux où reposer.
Et soudain, l’air est rempli de croassements fêlés
En haut, en bas, de tous côtés
Tous en même temps se mettent à chanter
Pour invoquer je ne sais quel été.
Un long vol de corbeaux noirs sur la longue plaine
Tourbillonne sans cesse sa danse macabre
Ils s’en vont - non reviennent
Se poursuivant l’un l’autre
Se criant leur misère
Aiguisant leur colère
Ce moment, cette chasse n’a ni début ni fin.
Cette ronde angoissante, c’est le pas de la vie
Qui s’endort en s’enroulant sur soi-même
Cette danse, immense, c’est l’espoir surhumain
De repartir en laissant ses chagrins.
*
Un long vol de longs corbeaux quitte la longue plaine
S’en vont sans fin sur leur chemin.
Un long silence de brume te ramène
Toi finitude qui m’enchaîne au terrain.
Jean-Jacques Corbaz, Yaoundé, le 15 février 1975
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