Un arbre qui s’abat dans la brousse qu’on défriche
Du champ gagné
Un avion militaire qui s’abat dans la jungle qu’on ratisse
Un combat gagné (ou pas!)
Un feu qui brûle les broussailles
Un feu qui brûle le pilote
Des fourmis qui meurent sans un cri
Des rats qui fuient
Des fiancées qui pleurent sans un bruit
Des enfants qui crient
Le combat pour la vie.
*
Des bananiers pousseront au lieu de la forêt
Des non-violents pousseront au milieu des armées
Des fruits
Personne n’est abattu en vain
Personne n’est abattu sans souffrances
Qui dira les blessures du bûcheron?
*
Un homme abattu par la vie qui veut grandir
Une vie nouvelle peut repartir
Mais le bananier peut ne pas germer
L’homme abattu s’est débattu
Il a battu la mort
La mort à son tour s’est débattue
L’amour à son tort s’est cru battu
Et il était le plus fort.
*
Un arbre qui s’abat dans la brousse qu’on défriche
Un avion qui s’abat dans la jungle qu’on ratisse
Un homme qui s’abat dans la vie implacable
Une vie qui se bat, par l’amour
Un arbre, un avion, un homme
Qu’on croit morts
Le feu, le feu, le feu
Qui se sait fort
Et des racines
Et des fruits
Chante, chante la vie
Et l’amour.
Jean-Jacques Corbaz, Yaoundé, le 22 février 1975
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