Tu sais, au fond, tu sais,
Les nuages de là-bas sont les mêmes que chez nous,
Là-bas où je suis.
Le même ciel bleu pâle et tendre,
Avec les mêmes taches blanches, grises et noires
Qui se recouvrent,
Les mêmes plis de relief étonné,
Les mêmes gouaches cotonneuses et imaginifères.
Noir sur blanc sur bleu, gris marqué de brun
Sur la même prairie,
Là-bas où je suis.
Avec pourtant ces palmiers foncés qui s’enfoncent dans la plaine,
Ces palmiers puissants qui marquent les trous du ciel
Comme une plaie éclatée.
Je cherche les Tours d’Aï derrière ces grands immeubles,
Dans le repli du nuage-ami,
Mais elles n’y sont pas.
Mais le monde s’y trouve, pour que je l’assimile,
Ce monde qui devient mien
Et que je regretterai
Demain.
Jean-Jacques Corbaz, Yaoundé, 16 mars 1975
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