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jeudi 1 février 2024

(Po) Pour un amour avec l’Afrique

Ils ont labouré les vergers
Avant l’automne,
Les arbres sont déracinés,
Les fruits pas encore mûrs pendent, tout secs,
Et ton amour est au rebut.

Ils ont greffé mon coeur sur ton palmier,
Ils ont mis mes pieds dans ton plat,
Mes grands pieds plats,
Et tu ne regardes, et je te regarde,
Et nous nous taisons, confus.

Tourne, tourne, tourne,
Tourne le temps qui nous mélange,
Qui secoue nos paniers pleins de crabes
Et nous met sens dessous-dessus.
Hurle le vent qui vient du nord,
Qui tourne à l’est et puis vire au gris,
Qui s’époumone et ne sait plus.

Ton palmier va saigner ma souffrance
Et leur charrue perdre le nord,
Mon hiver viendra sur tes fêtes surprises
Et nos pistes ne se croiseront pas,
Nous errerons toujours sans but.

Un jour, peut-être,
- Comment est-il possible qu’il soit encore si tôt? -
Un jour, peut-être, nous pourrirons
Tous ensemble, pour l’humus de la terre,
Et nous serons heureux de naître, diffus.

Tournez, tournez, tournez,
Vous mes frères du crépuscule trop vite éteint,
Tournez, tournez avec moi,
Et nous serons bâtisseurs d’empire.
Hurlez notre folie à ces gens satisfaits,
Et quand vous n’aurez plus de voix, hurlez avec le sang.
Alors, nous nous tendrons les mains.

Viens, Ouamba mon ami, regardons vers demain,
Nos coeurs de palmier meurtris féconderont nos terres.
Et sur ce champ d’amour,
Dont l’amour sera la seule capitale,
Viens, Ouamba mon ami, viens,
Tu seras jardinier
Et nous y serons frères
Et heureux
Et nus.


Jean-Jacques Corbaz, 10 août 1975   



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